Juin 2018 – Canton de Mirebeau-sur Bèze – Remise de la médaille de vermeil à Georges GUILLAUME, ancien combattant.

Classé dans : Non classé | 0

Fernand-Pierre KERN, président des AC-VG de Côte d’Or, a remis à G.GUILLAUME la médaille de vermeil des Anciens Combattants à la maison de retraite où réside son épouse.

Georges GUILLAUME, né à Dijon (Côte-d’Or) le 27 décembre 1917, est d’abord enfant de troupe au lycée d’Autun pendant cinq ans.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate en septembre 1939, il est maréchal-des-logis-chef. Il est fier d’appartenir au 1er régiment d’artillerie rattaché à la 1ère armée créé sous l’Ancien Régime et bien équipé. Il attend l’ennemi avec confiance en Alsace, puis à Bitche et à Soissons. Il est surpris par la percée de l’armée allemande à partir du 10 mai 1940, passe en Belgique (Fleurus, Charleroi), prend position dans la région de Gembloux, brise par ses feux une attaque ennemie appuyée par des chars et des avions, mais doit se replier sur Mons, Valenciennes puis Lille, et reçoit l’ordre de cesser toute résistance et de se rendre après avoir détruit armes et matériel.

Devant les deux ou trois soldats allemands armés de mitraillettes qui accueillent les milliers de prisonniers, il éprouve un profond sentiment d’humiliation face à leur supériorité militaire et au laisser-aller français (pillage de caves à Loos-lès-Lille).

Il part comme prisonnier à pied en colonnes avec des étapes de 40 km par jour, passe à Mons, Binche, Fleurus, Gembloux (il apprécie l’aide chaleureuse des Belges qui le ravitaillent en nourriture et cigarettes), puis entre en Allemagne et arrive à Aix-la-Chapelle.

Il monte, par groupe de 40, dans un wagon à bestiaux, arrive à Nuremberg où des nazis sur le quai narguent l’ensemble des prisonniers, y reçoit du ravitaillement de la Croix-Rouge (de l’eau et une soupe infecte), passe à Ratisbonne, puis Vienne, et s’arrête une quarantaine de kilomètres plus loin.

Tous les prisonniers sont alors classés par races (une humiliation de plus !). G. GUILLAUME est alors séparé des autres membres de son unité et perd tout contact avec eux. Il reste en Autriche, est placé au camp de Wolfsberg (Carinthie), prend part à la construction d’une voie ferrée en y poussant des wagonnets, rentre des foins, construit un hôtel, puis fait valoir son grade de sous-officier et devient interprète.

Il est rapatrié en France pour raisons sanitaires à la fin de 1942, reprend des études à Saint-Cyr Coëtquidan, fait l’école d’application d’Idar-Oberstein en Rhénanie-Palatinat, se marie en mars 1946, et bénéfice de la loi de dégagement des cadres du 5 avril 1946.

Il quitte l’armée peu après et travaille ensuite dans le civil comme chef comptable jusqu’à sa retraite.

Georges GUILLAUME reste toutefois un soldat dans l’âme en effectuant des périodes de préparation militaire et en adhérant à l’association des anciens combattants du canton de Mirebeau (Côte-d’Or).

F.P. KERN