Châtillon-sur-Seine
Président : SURIREY Gilles
HISTORIQUE DE LA VILLE DE CHATILLON-SUR-SEINE
On trouve d’abord une première peuplade habitant notre région « Les Séquanais » (qui tirèrent leur nom de celui de la Seine) au Vème siècle avant J. -C., puis les Cimbes parmi lesquelles on remarquait les Lingons qui s’établirent sur les bords de la Seine. C’était une république belliqueuse divisée en cantons, parmi lesquels celui qu’on appellera « le lassois ». Pendant longtemps il n’y eut ni villes, ni bourgades, chaque famille plaçait près de son champ la hutte de bois où elle trouvait asile. Mais pour se protéger des ennemis, les habitations éparses de la plaine se réunirent sur les hauts lieux, et c’est alors que les villes furent fondées dans le canton du « lassois ». La première du canton fut «Lansuine» ou «Lants » sur la Laignes, suivant les historiens.
Depuis le VIème siècle avant J. -C., en plein Âge du Fer, une population domine la région, c’est celle qui vit autour du Mont-Lassois, dont l’abondance des vestiges et la richesse des tombes (Vix) nous en donnent une idée.
Durant plus du 12 siècles la prédominance de cet « oppidum » se maintiendra ; mais dans la cité de Châtillon la population devient plus dense et en 868, lorsqu’il s’agira de se mettre à l’abri des pillards Normands, l’Évêque de Langres viendra confier les reliques de Saint Vorles à Châtillon. Sous ce nom il faut distinguer deux villes, qui pendant des siècles, n’eurent rien de commun. D’un côté, à l’abri du Castel où Châtillon, s’étaient agglomérées des habitations qui prirent le nom de « bourg ». Lorsque les Bourguignons envahirent le canton du lassois, ils laissèrent le « bourg » et son Château au pouvoir des Lingons vaincus ; ils établirent la limite de leur royaume sur le mont aride qui regarde le « bourg », une autre ville qui fut nommée « Chaumont ».
Nous connaissons l’histoire de ces deux villes par deux manuscrits trouvés à l’abbaye de Pothières. (Pothières eut un grand renom au Moyen Âge car ce site fut construit avec magnificence : tous les cloîtres étaient de marbre. Le pape Jean VIII qui allait au Concile de Troyes en 878 vint lui-même consacrer l’église de celle riche abbaye placée sous sa juridiction ; c’est dans ce site que Berthe et Girard de Roussillon furent tous deux enterrés). Les deux villes entourées chacune d’une enceinte féodale de remparts et de fossés étaient chacune dominée et défendue par un château fort, au-dessus duquel on voyait flotter les bannières rivales de l’Évêque de Langres pour le « bourg » et du Duc de Bourgogne pour « Chaumont ».
Les deux villes étaient séparées par une île formée par la Seine et au XIe siècle cette île, jusqu’alors inhabitée, vit s’élever quelques maisons dont le nombre augmentant avec le temps finit par former une espèce de troisième ville des « Ponts » qui eut même bientôt ses murailles. Avec le commencement des troubles de la Ligue en 1571 on aménagea des fortifications avec de larges fossés, et du côté des près de l’Évêque de Langres, une chaussée sur laquelle est plantée maintenant l’allée des Boulangers qui doit son existence et son nom aux amendes levées sur les boulangers qui ne livraient pas de pain convenable.
Mais cette défense n’était pas suffisante devant les guerres terribles qui se préparaient ; et ainsi la rue des Ponts (maintenant rue du Maréchal de Lattre de Tassigny) ouverts à chaque extrémité, n’offrait aucune défense.
Les habitants convoqués les 24 et 25 juin 1586 en Assemblée Générale délibérèrent à l’unanimité pour clore par des remparts afin que Châtillon circonscrit par ses murs puisse renforcer ses moyens de défense.
Plus tard, en 1638, les deux villes furent officiellement réunies d’après un traité dont les articles furent arrêtés par le Prince de Condé, gouverneur de la Bourgogne ; mais l’autorité royale fit plus pour faire disparaître à jamais les traces de l’ancienne inimitié entre les deux villes : Louis XV fit raser en 1746 la double porte séparant Chaumont du bourg… La vie de Châtillon-sur-Seine sera au moyen Âge la vie d’une ville frontière car elle est au nord de la province du Bourgogne, face à la Champagne et au domaine royal, avec tous les dangers que cela représente ; le siège et la prise de la Ville par Philippe Auguste en 1186 sont restés fameux et cela nous a valu la première description de la cité par l’historien Guillaume le Breton.
Durant cette époque, malgré les guerres et les divers fléaux, l’activité économique se développe, drapiers, tanneurs, tisserands sont nombreux et la ville s’étend en dehors des deux agglomérations primitives ; les faubourgs naissent autour des établissements religieux (Le Temple, abbaye Notre Dame, le couvent des Cordeliers, …)
Les luttes entre Louis XI et Charles le Téméraire qui devait se terminer par la victoire royale et le retour du Duché de Bourgogne à la couronne de France, éprouvèrent une nouvelle fois la ville de Châtillon-sur-Seine qui fut prise et brûlée par l’armée royale. Après la mort du Téméraire sous les murs de Nancy, le Roi de France prit possession de la Bourgogne mais Maximilien d’Autriche, héritier du Duc par son mariage avec sa fille unique, fit une tentative pour reprendre la province. Il commença par attaquer Châtillon, mais il se heurta à une résistance farouche des Châtillonnais qui voulaient rester Français. Ce fut en reconnaissance de ce loyalisme que Louis XI permit à la Ville de porter en chef de son écu les trois fleurs de lys. Les guerres de religion au XVIème siècle furent causes de nouveaux désastres. La réforme n’eut guère de prise sur Châtillon qui resta constamment au Parti catholique mais souffrit plusieurs fois du passage des armées adverses. Châtillon, derrière ses murailles,ne fut jamais investie par les huguenots mais elle eut la malchance de tomber entre les mains d’un capitaine sans scrupules, le fameux Baron de Thenissey qui tyrannisa les habitants et fit raser les faubourgs qui se trouvaient hors des murs. Le château était sous la souveraineté des évêques de Langres, mais les ducs de Bourgogne en avaient la garde. Les habitants de Châtillon qui supportaient mal la menace constante que faisait peser sur eux et leurs franchises cette «bastille » saisirent toutes les occasions de le démanteler et obtinrent du roi Henri IV en 1598 l’autorisation d’achever sa destruction.
1650 : Passage à Châtillon-sur-Seine de Louis XIV (le roi-soleil qui fit prélever les truites de la haute Seine pour le peuplement des viviers de Fontainebleau). Outre l’offrande du pain et du sel, le monarque reçut le distingué pâté de truite réservée aux têtes couronnées. Il en sera de même pour le Roi Albert 1er de Belgique, le Roi Chevalier et la Reine Élisabeth lors d’un séjour à Châtillon après la guerre de 14-18.
1793 : Marmont, né à Châtillon-sur-Seine le 20 juillet 1774, devient devant Toulon aide de camp de Bonaparte alors qu’un autre Châtillonnais Junot, plus tard Duc d’Abrantes, est secrétaire du futur Empereur. Il est étrange de trouver au début de la carrière de Napoléon notre petite Ville qui en marqua aussi le dernier échelon car c’est bien à Châtillon-sur-Seine en 1814 que la chute de l’Empereur fut définitivement décidée par les alliés.
1795 : Le général Bonaparte est pour quelques jours à Châtillon-sur-Seine chez son ami Marmont ou il rencontre Victorine de Chastenay, agréable personne, lettrée, musicienne. ébauche d’idylle peut-être, on ne sait pas, mais quand même, quelle éventualité curieuse que cette couronne impériale effleurant une Châtillonnaise !
1805 : Napoléon se rendant à Milan pour y recevoir la couronne de fer des Lombards traversa la Ville. Il venait de prendre à l’étape de Troyes un décret ordonnant que la Seine fût rendue navigable jusqu’à Châtillon pour faire arriver plus facilement dans la région parisienne les produits des forges de l’Aube et de Châtillon.
1805 : Le pape Pie VII faisant étape, trois jours après l’Empereur, s’arrêta également à Châtillon-sur-Seine. Un obélisque dressé sur un soubassement quadrangulaire de plusieurs marches rappelle ce passage rue Docteur Robert.
1814 : Les coalisés tiennent leur congrès ; Caulaincourt, le Grand écuyer, duc de Vicense représente Napoléon. L’hôtel où se discuta et s’amorça la fin de l’époque napoléonienne existe encore à quelques pas du monument rappelant le séjour du général Joffre pendant la bataille de la Marne, rue du Congrès.
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