Opération TACAUD-Guy PARENT, un des premiers morts en OPEX au TCHAD-

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Quarante ans déjà…

L’opération Tacaud est une opération militaire française qui se déroule entre février 1978 et mai 1980 durant la guerre civile tchadienne de 1965 à 1980.

Il y a quarante ans, le 5 mars 1979, au centre du Tchad, à Abéché, deuxième ville du Pays, ancienne capitale du Royaume du Ouaddaï, une bataille commençait.

Elle allait opposer 100 soldats français à 1000 combattants tchadiens et libyens surarmés : 250 pick-up et camions dont 50 armés de missiles sol-air SAM 7 russes déferlaient sur Abéché. Une dizaine de canons de 106 SR, des mortiers de 82 mm, des canons anti-aériens de 14.5 mm, des mitrailleuses de calibre 50 et 30, des dizaines de lance-roquettes RPG, des centaines de kalachnikov, bref ! toute la panoplie possible issue des stocks de l’armée rouge de l’époque.

Il faisait une chaleur insupportable. Les rebelles du chef de guerre AHCYL AHMAT avaient comme objectif de tuer tous les soldats français pour créer un choc dans l’opinion publique internationale, puis de s’emparer de l’aéroport pour en faire une tête de pont que les Libyens approvisionneraient ensuite. Ils étaient sûrs de leur coup. Ils étaient sortis de nulle part. Ils avaient l’avantage du nombre, le bénéfice de la surprise et leur armement était supérieur à celui des Marsouins et Bigors présents, tous des professionnels.

Les Français avaient pour eux d’avoir deux hélicoptères de combat, 4 AML Panhard et trois obusiers.

A l’issue de la bataille qui aura duré toute la journée, les troupes françaises comptent un mort, le Caporal-Chef Guy Parent du RICM, et une vingtaine de blessés.

Les assaillants ont laissé 350 morts sur le terrain et autant de blessés qu’ils rapatrieront jusqu’en Libye. 800 armes individuelles et collectives ont été récupérées ainsi que des véhicules et de l’artillerie. Le bilan exceptionnel de cet engagement se passe de commentaires. On les appelait les chats-maigres, ceux qui sont montés à l’assaut en chantant à tue-tête « le gars Pierre ». Ce jour-là, ils étaient des chats sauvages.

 

Guy Parent, cavalier du RICM, sur la photo avait 20 ans. Alors aujourd’hui, je veux penser à lui, mort pour la France lors de la bataille d’Abéché lors de l’opération TACAUD, et à tout ceux qui furent blessés ce jour-là. Ils ont écrit une belle page dans l’histoire militaire de leurs régiments : 3ème RIMa, RICM, 11ème RAMa et ALAT.

À 10 contre 1, ils ont démontré que rien n’est jamais perdu quand on a la volonté de se battre, qu’on est bien commandé et qu’on sait se servir de ses armes.

 

À Abéché le 5 mars 1979 sont engagés : EM 3eRIMa, 1re compagnie du 3eRIMa, 1er escadron du RICM (Capitaine DELORT), 1re batterie du 11e RAMa, ALAT (une AL3 SS11 et un Puma C20);

Tchadiens : Forces Armées du Nord (FAN).

Résultats de l’opération : Un tué 1re compagnie du 3eRIMa, un tué et un blessé grave 1er escadron du RICM, dix blessés légers, une AML détruite, plusieurs véhicules endommagés.

Pris à l’ennemi : 850 armes dont 13 mitrailleuses, 12 lance-roquettes RPG7, un bitube de 14.5mm, 6 jeeps-canon de 106SR, 5 mortiers de 81 et 34 missiles SAM 7.  Nombreuses munitions et mines, 36 véhicules divers, de la Toyota armée au camion gros porteur.

Les unités professionnelles françaises se relayent au Tchad jusqu’à mai 1980, date à laquelle l’opération Tacaud prend fin.

L’Opération Tacaud, accomplie par des unités d’engagés volontaires préfigurant l’armée actuelle, eut pour conséquences positives la décision d’amplifier la professionnalisation de l’armée française et d’améliorer la logistique pour les opérations extérieures.

Gilles SURIREY,

Président du comité de Châtillon-sur-Seine