André TRABAC – Une carrière exemplaire.

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RÉTROSPECTIVE

par  André TRABAC, président d’honneur de la section d’Arc-sur-Tille dans laquelle il a œuvré pendant 33 ans dont 30 ans en qualité de président.

A.TRABAC à son bureau


Je suis né à Cornimont, dans les Vosges, le 3 avril 1923. Suite au décès de mon grand-père, mes parents résident alors à Eloyes où je termine ma scolarité. J’obtiens le certificat d’études à 13 ans mais la nouvelle loi de scolarité m’oblige à rester scolarisé jusqu’à l’âge de 14 ans.

Aîné d’une famille de 7 enfants, à l’issue de ma scolarité,  je suis employé dans les ateliers d’entretien des Établissements KIEMER (filature et tissage)

Tissage Kiener à Eloyes

A l’époque, nous subissons les aléas de l’occupation et en 1942 les risques du S.T.O. planaient sur nos têtes ; c’est pour l’éviter que je passe alors en zone libre afin de m’engager dans l’armée de l’air.

Je m’engage à la base aérienne d’Orange pour 4 ans avec volontariat AFN le 7/10/42.

Je suis ensuite dirigé vers le centre d’instruction de Rivesaltes puis affecté à la base aérienne de Fréjorgues, à Montpellier, le 5/11/42.

Le 11 novembre 1942 les allemands annexent la zone libre et nous gardent prisonniers sur la base jusqu’au 30/11/42.

Nous sommes alors démobilisés et renvoyés dans nos foyers.

Le 27 février 1943, requis pour le STO par les allemands, je suis envoyé au Camp de Worms sur le Rhin et affecté aux ateliers de l’usine Digler-Kärcher (Fonderie – Pièces de rechange pour char Tigre)

Scan0003bis

Mon père, prisonnier à l’Hartmannwillerkopf pendant la Grande Guerre, avait lui aussi été envoyé dans le même camp !

Nous subissons de temps à autre les bombardements de nos amis Anglais et ceci  jusqu’au 29 janvier 1944. Avec  deux camarades nous avions déjà préparé un projet d’évasion. Nous avons mis à profit une alerte dans la soirée du 29 janvier 1944 pour mettre notre projet à exécution. Après bien des péripéties et quelques complicités, nous avons pu rejoindre nos foyers.

Au cours de cette période, j’ai été placé en « congé d’armistice » et administré par le centre administratif de Reims.

Le 27 février 1944,  je contacte le centre administratif de Reims qui me rappelle à l’activité et je rejoins à Lyon le groupe de Sécurité aérienne publique (SAP) au Fort Saint Jean.

Mon intention est toujours de rejoindre les Forces aériennes françaises libres (FAFL) en Afrique du Nord.

L’occasion se présente enfin le 17 mai 44. Un camarade du SAP, sergent connaissant une filière pour rejoindre les FAFL, me propose l’aventure, que j‘accepte naturellement, muni d’une permission de longue durée secrètement accordée. Nous embarquons au port de La Ciotat  sur un bateau moutonnier, destination la Tunisie. Nous débarquons dans un port côtier en partie détruit, à proximité de Bizerte.

A.Trabac sur le bateau

Avec bien des difficultés nous rejoignons Tunis, puis la base aérienne d’El Aouina où nous sommes très bien accueillis et faisons connaissance avec la base, les futures affections et la prise en compte administrative.

Je suis alors mis à la disposition du Groupe de Bombardement  B17 T stationné sur la base, comme mécanicien d’entretien, avec proposition d’un stage de formation de mitrailleur à effectuer en juin à Djedeida.( 25 km de Tunis)

A l’issue de cette formation, je reçois une affectation au Centre de Télergma (Constantine) pour confirmation sur B 26 Maraudeur. Je rejoins de ce fait la 31ème  Escadre où je participe, dans les différents groupes qui la composent, soit à l’entretien des avions, soit aux actions de mitraillage à certaines missions de bombardement et de mitraillage en Italie du Nord et sur la côte méditerranéenne, en préparation du débarquement de Provence.

Ces opérations aériennes étaient préparées à partir de la base de Villacidro en Sardaigne où les groupes étaient stationnés depuis avril 1944.

Par la suite les groupes feront mouvement sur Istres, puis Lyon-Bron et Dijon le 16/10/1944. Pour ma part je reste en opération avec le CBM 2/20 sur l’Alsace et l’Allemagne jusqu’au 8 mai 45.

Le Groupe fera ensuite mouvement sur St Dizier le 10/07/45 où il sera transformé en groupe de transport.

En ce qui me concerne, la guerre finie, je reste sur la base de Bron, devenue Base Aérienne 205, et suis affecté provisoirement à la réparation des avions accidentés restés sur la base.

Le  14 février 1946 : mutation – Je suis mis à disposition de l’État Major de la 4ème Région Aérienne à Aix-en-Provence alors que je devais me marier à la fin de la semaine à Lyon.

J’obtiens heureusement une permission pour me marier avec ma chère Francine qui commençait à s’inquiéter…

02/03/46 : affectation à la B.A.114 d’Aix-en-Provence.

30/11/57 affection à la B.A.114  d’Aix-les-Milles.

05/07/61  :  Algérie – Mutation à la 5ème R.A. à Alger. Je  rejoins  le Détachement territorial opérationnel 40/540 à Mecheria (Wilaya de Naâma)

Carte AlgérieTerrain d'aviation de Méchéria

 

Au cours d’un transport de matériel sur Oran le 13/09/61, mon convoi est attaqué par des rebelles. je  suis blessé à la face et évacué sur l’hôpital BAUDENS d’Oran.

Les activités aériennes courantes et quelques petits incidents mineurs marquent la vie de cette base, située sur des hauts plateaux (brûlants l’été et très froids l’hiver) entre Oran et Colomb-Béchar, dominé par le Djebel Antar qui nous sépare du Maroc.

 

C’est également dans ce village de Mecheria situé à 3 km de la base que se trouve en garnison le 1er REP (Régiment Étranger de Parachutistes de la Légion)

19/03/62  :  fin de la guerre d’Algérie.

C’est toujours sur cette base que je me trouve et suis chargé de « l’organe liquidateur »  :  remise du matériel et des installations au commandant du 1er REP.

Le 20/12/62  je suis mis à disposition de la 1ère  Région Aérienne, affecté au CBA.751 de la base d’Oran.

Le 6 juin 1963, je quitte l’Algérie, mis à la disposition de la 1ère RA – Centre administratif territorial de l’air 850 – à DIJON, administré par la BA 205.

5 juillet 1967 : affectation à la Participation Air au Commandement Supérieur des Forces Aériennes Françaises du point d’appui  00/370 de Dakar, en place au CA770 Ouakam-Air.

La famille me rejoint en décembre  1967.

Fin de séjour le 9/07/1969 ; retour par bateau avec la famille ; en congé « fin de séjour »  jusqu’au 19/07/1969.

Affectation provisoire à la BA 102 de DIJON.

Effectue du 3/11/1969 un stage d’initiation aux affaires à Paris jusqu’au 15/12/1969.

Mis en congé de préretraite le 20/12/1969.  Atteint par la limite d’âge, je fais valoir mes droits à la retraite le 3 avril 1970 ; nommé adjudant chef « honoraire » le 14/03/1981.

Affilié à l’ ANSORAA (Association  Nationale des Sous Officiers de Réserve de l’Armée de l’Air), je continue à effectuer des activités militaires sur convocation à la BA 102 de LONGVIC, au titre des réserves de l’Armée de l’air, de 1976 à 1990.

Adhérent à la Section des anciens combattants d’Arc-sur-Tille dès 1978,  j’ai  occupé les fonctions de président pendant 30 ans.

Les effectifs ne permettant plus d’assurer une gestion réglementaire de la section, c’est avec regret que la décision de dissolution a été prise le 26 avril 2016, lors des délibérations des membres en assemblée générale extraordinaire en accord avec le président de l’Union Fédérale des A.C.V.G. de Côte d’Or à laquelle nous sommes affiliés.

En ce qui me concerne, comme Président d’honneur, je continue d’assurer la transition en ce qui concerne  les actions relatives au devoir de mémoire, sous l’égide d’un référent volontaire.

 

Autres  activités :

Membre  du Club de l’Age d’Or depuis 1980,  j’ai assuré  la présidence de ce club d’octobre 1988 à novembre 1994 et ensuite la fonction de trésorier jusqu’à ce jour.

DÉCORATIONS  ET RÉCOMPENSES

Croix de Guerre 39/45 avec étoile de bronze suite à citation de l’Ordre de la 31ème Escadre aérienne.

Médaille militaire le 31 décembre 1963

Croix du combattant volontaire 39/45

Médaille commémorative  39/45

Médaille commémorative AFN

Titre de reconnaissance de la Nation

 

Diplôme d’honneur des Combattants  de l’Armée Française 39/45

Médaille de bronze de l’Union Fédérale 1999

Médaille d’argent     2008

Médaille de vermeil   2011

 

1963 : Témoignage de satisfaction, à l’ordre de la BA 141

1977 : Témoignage de satisfaction  N° 45, à l’ordre de la Division FATAC

1991 : Témoignage de satisfaction N° 84, à  l’ordre de l’ANSORAA

1980 : Ordre général N° 91,  à l’ordre de la Division de réserve

 

Et enfin médaille d’honneur de la ville décernée le 10 avril 2013 par Mr le Maire d’Arc-sur-Tille…