20 mai 2017 – Fernand Pierre KERN est fait chevalier de la Légion d’honneur

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Allocution de Dominique LEPINE, président national de l’Union Fédérale des A.C.V.G.

« Dans quelques instants, notre ami ici présent, Fernand Pierre KERN, va recevoir les insignes du grade de Chevalier de l’Ordre de la Légion d’Honneur et, comme lui, nous attendons cet instant avec une impatience heureuse parfaitement justifiée.

Il est de tradition que le Parrain du décoré procède devant les amis de celui-ci au rappel des mérites qui sont ainsi sanctionnés par la plus haute décoration française.

Je ne dérogerai pas. Avant de procéder à ce rappel, je tiens à souligner que Fernand, pour moi qui suis terrien et qui plus est sapeur, c’est-à-dire celui qui considère que sous terre c’est plus beau que sur terre, Fernand donc présente l’incroyable défaut d’être aviateur ; malgré celui-ci, quand Fernand m’a fait appel, vous vous doutez bien que je n’ai pas hésité une seule seconde. Pourquoi ?

Parce qu’en me choisissant comme son parrain et bien  que je sois terrien, ce qui est sans aucun doute pour lui une terrible faute de goût, Fernand me faisait le plus grand honneur.

Tous savent ici que notre ami, après quelques temps dans le civil, entame une longue carrière militaire en 1962, d’abord comme sous-officier dès 1964, période au cours de laquelle il connaîtra de nombreuses affectations tant en France qu’en Allemagne ou Outre-mer. Devenu sous-officier supérieur, sa carrière s’orientera vers l’instruction des spécialistes en administration dans laquelle il excelle. Cette grande compétence pédagogique est officiellement reconnue en 1985 par le recteur de l’Académie de Dijon qui lui décerne la médaille de l’Enseignement technologique. Entre temps, il poursuit sa carrière militaire, accède au Corps des Majors en 1982. En 1983, il est nommé lieutenant et poursuivra dorénavant une carrière d’officier.

Au cours de celle-ci il assumera de nombreuses charges du domaine administratif que ce soit sur base ou en opérations. Nommé commandant en 1995, après un séjour opérationnel à Mostar en Bosnie,  il est affecté à Luxeuil pour y assumer la responsabilité de Chef des moyens généraux. En 1996, il est fait Chevalier de l’Ordre national du Mérite. Il effectuera un dernier séjour opérationnel au Tchad et quittera le service actif en 1998. Il intègre alors la Réserve opérationnelle et sera promu lieutenant-colonel en 2001.

Après cette longue carrière militaire, il exercera une carrière civile plus courte puisqu’il arrêtera définitivement ses activités professionnelles en 2006.

Dès la fin de son service actif, Fernand rejoint le monde associatif. Dans celui-ci, ses qualités et son professionnalisme vont très rapidement l’amener à exercer les plus hautes responsabilités tant sur le plan local qu’au plan national. En 2007, il est élu président de la fédération départementale, responsabilité qu’il assume toujours. En 2008, il est nommé vice-président de l’UDAC et à ce jour occupe toujours ce poste. Nommé administrateur national en 2009, il devient le trésorier général de notre association en 2011 ; je me flatte de l’avoir encore à mes côtés aujourd’hui.

Ces états de service sont là pour nous dire que Fernand n’est que justement récompensé par la Légion d’Honneur. Je voudrais ajouter ma touche personnelle avant de procéder à la remise de décoration qui l’honorera.

Fernand est un excellent camarade sur lequel, en toutes circonstances je peux m’appuyer. Je cite pour l’exemple :

  • Un bilan financier prévisionnel pour le Centenaire – Fernand
  • Un suivi des travaux au siège – Fernand
  • Un nettoyage de fond en comble de nos archives – Fernand
  • Une expertise de fédération en difficulté – Fernand
  • Une expertise administrative pour la préparation du Centenaire – Fernand

 

Vous comprenez bien, avec ce début d’énumération, toute l’aide que m’apporte notre ami. Mais cette aide apporte aussi et peut-être surtout un lot de contraintes familiales. Trop souvent, avec d’ailleurs une fausse pudeur, nous occultons le rôle que tiennent près de nous nos épouses qui supportent nos absences, nos soucis parfois, nos inquiétudes, nos rancœurs. Je m’adresse maintenant à vous, Mireille, pour vous dire que, sans nul doute à mes yeux, par votre patience, votre présence à ses côtés, vous avez contribué et vous contribuez toujours à ce qu’est devenu votre mari. S’il est aujourd’hui à l’honneur, il le doit à ses qualités certes, mais il le doit peut-être principalement à vous. J’espère que vous prendrez la part qui vous est due dans cette très belle et combien prestigieuse décoration. »

Réponse de Fernand Pierre KERN au président.

« Mon Colonel, cher Président, mes enfants et petits enfants,

et vous tous chers amis,

            Je vous demanderai d’être indulgents si la lecture de mon texte devait être hésitante, l’émotion qui me submerge en est la cause ; recevoir devant ses amis la première des décorations française est de nature à déstabiliser les plus aguerris dans la pratique de la communication.

Il s’agira en cet instant solennel d’apporter le témoignage de reconnaissance aux nombreuses personnes civiles ou militaires, hiérarchiquement mes employeurs ou supérieurs qui au cours de ma vie m’ont accordé leur confiance, façonné et structuré mes compétences professionnelles afin de permettre un épanouissement propice à la réussite des différents postes qui m’ont été confiés.

Formé à la mécanique grâce à un contrat d’apprentissage de trois ans, suivi d’une année de « compagnon », mon avenir semble se dessiner avec un engagement de trois ans dans l’armée de l’air.  Hélas après six mois dans les différentes phases de formation, l’application de critères médicaux  alors en vigueur m’interdit de poursuivre dans la spécialité qui se profilait ; s’ouvre alors la période légale du service national à Toulouse Francazal. Bien conseillé par le parrain qui suivait mon parcours, je sollicite une nouvelle évaluation par des tests psychotechniques permettant une nouvelle orientation me conduisant à passer de l’huile de moteur à l’huile de friture en qualité de gestionnaire en restauration.

Breveté, nommé sergent, je rejoins l’Allemagne pour une durée de quatre ans assurant les fonctions d’adjoint dans plusieurs organismes nourriciers, puis la liquidation de la base aérienne de Lahr sous la conduite de l’adjudant chef Rieu, homme exceptionnel qui m’a témoigné sa confiance tout au long de ma carrière. L’épisode en RFA s’achève avec la gestion du mess mixte de Bremgarten, la liquidation de la base et un retour en France pour épouser celle qui n’avait pas tout compris sur la vie de nomade qui l’attendait.

Reims accueille les jeunes mariés que nous sommes, la ronde des affectations reprend, elle me conduira au poste de gérant du cercle Marin la Meslée sous la conduite exigeante de l’officier directeur et du commandant de la Base aérienne 112 qui m’accordent leur bienveillante attention.

L’arrivée à Dakar marque une étape riche d’enseignements, de rencontres, où se tissent des liens d’amitiés qui perdurent encore à ce jour, en témoignent mes amis Annie et Marcel tout juste arrivés de Nouméa qui me font l’honneur d’être aujourd’hui à mes côtés.

Une brève étape à Toul Rosières et voilà la Normandie qui m’accueille pour une longue période de 10 ans en qualité d’instructeur dans les écoles de l’armée de l’air. Séjour qui, sur nomination du commandant de la base, me projette au poste de président des sous-officiers avec le grade de major.

Promu lieutenant, ce sera à Dijon où j’exercerai les fonctions de chef du service de restauration et d’hôtellerie recevant de mes supérieurs toutes les marques de confiance quand à l’exercice de ma fonction et des excellents résultats obtenus par mes collaborateurs.

Metz, la base aérienne, puis l’état major et enfin le poste d’adjoint au commissaire conseiller de la Force aérienne tactique seront des années riches et formatrices, entrecoupées par un séjour opérationnel en République du Centrafrique.

Un nouveau passage à Dijon à la tête des services administratifs que je quitterai durant quatre mois pour passer un hiver en Bosnie.

Une affectation à Luxeuil puis un séjour opérationnel au Tchad marqueront la fin de l’activité de service.  Un engagement dans la réserve opérationnelle jusqu’à la limite d’âge du grade complètera ma carrière militaire.

S’ensuit une activité en entreprise et parallèlement la fonction de correspondant défense pour la commune de Belleneuve. Je remercie le maire, Monsieur François Defaut, pour cette marque de confiance validée par une délibération du conseil municipal.

Viennent ensuite mes engagements au sein des associations patriotiques ; je découvre le monde des Anciens Combattants, leur passé, leurs attentes qui me conduisent par paliers de la présidence de l’association locale, au département puis à l’échelon national.

Considérant les différentes étapes de ce parcours, le président national Dominique Lépine a instruit le mémoire de proposition qui vient d’aboutir à l’insigne de chevalier de la Légion d’Honneur qui vient de m’être remis.

Je lui adresse le témoignage de ma profonde gratitude, auquel j’associe mes collègues administrateurs et nos collaboratrices de l’Union Fédérale.

Le mot de la fin ira à mon épouse, pour sa patience, sa disponibilité et la grande capacité d’adaptation dont elle a toujours fait preuve comme c’est le cas des conjoints de militaires, assurant trop souvent seule les charges familiales afin de faciliter l’accomplissement de notre métier.

Merci à vous tous pour votre écoute et pour ce que chacune et chacun de vous m’a apporté ; cette distinction est aussi la vôtre et je la porterai avec toute ma reconnaissance. »