1978 – 40 ANS DÉJÀ… L’OPÉRATION TACAUD AU TCHAD

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Février 1978.

Le front de Libération National Tchadien (FroLiNaT) regroupé dans le sud de la Lybie, pénètre au Tchad et met le siège devant Faya, à 800Km de N’djaména. Aux côtés du FroliNaT, la légion islamique que vient de créer KHADAFI. C’est une armée de mercenaire, soudanais, sahariens en rupture de Polisario, tunisiens ou algériens recrutés sur les plateformes de forages américaines en Lybie, tchadiens renégats, anciens gardes du corps du vieux roi IDRISS, renversé par le colonel tripolitain.

Puissamment armés et encadrés par des officiers lybiens, les rebelles bousculent et chassent devant eux les hommes de l’Armée nationale tchadienne (l’ANT). À N’djamena, le général MALLOUM, qui préside depuis 1975 et pour quelques mois encore aux destinées du pays comprend que seul, il ne peut faire face. Aussi n’a-t-il d’autre alternative que d’appeler à son secours la France. Celle-ci va lui envoyer les meilleurs de ses soldats : marsouins, bigors, légionnaires et paramarines.

Ils commencent à débarquer fin février 1978.

TACAUD

Pour les marsouins, le Tchad, c’est une vieille histoire.

Aussi vieille que le siècle alors naissant, quand, à côté du chef de bataillon LAMY ou du colonel LARGEAU, les premiers hommes à l’Ancre d’Or s’employaient à pacifier cette vaste étendue de sable et d’épineux.

Ceux-là étaient les arrière-grands-pères de ces soldats à l’Ancre d’Or qui débarquaient en masse de lourds Transalls sur la piste de Fort Lamy, aujourd’hui N’djamena.

C’est le 2e escadron du Régiment d’Infanterie Chars de Marine commandé par le capitaine CLERC qui va ouvrir le bal à Salal le 16 avril 1978 avec ses AML 60 et 90.

Il va attaquer la ville occupée par près de 500 pro-Lybiens à 400 Km de N’djamena. Il va mener à l’assaut des garçons qui n’ont pas 20 ans et qui vont vivre le baptême du feu.

Pendant près de 3 jours, ils vont combattre contre un ennemi dont l’armement et la combativité ne cèdent en rien face aux leurs.

Les marsouins vont s’efforcer de chasser le FroLiNaT qui va faire chèrement payer leur premier revers face aux Français.

Un Jaguar et son pilote abattu, puis, lorsque les rebelles commencent à fuir la ville, 3 hommes vont attaquer l’A.M.L. du capitaine CLERC. Une longue rafale par la porte latérale va blesser le capitaine et tuer le sergent GEMEL et le caporal-chef FONTAINE.

Après Salal, il y aura Ati, le 19 mai 1978, puis Djedda. Cette fois, c’est le 3° Rima qui est à l’honneur. Là encore, des garçons qui ne connaissaient du fracas des armes que celui des champs de tir de la garnison bretonne, vont, sous les ordres du colonel HAMEL, qui commande le 3° Rima, bousculer plusieurs centaines de rebelles retranchés dans de grosses bourgades situées sur des axes stratégiques qui mènent à la capitale.

Les jeunes marsouins du 3° Rima vont monter à l’assaut, hurlant et tirant comme des forcenés de toutes leurs armes. En face, l’adversaire déclenche un feu d’enfer, l’assaut s’achève au corps à corps dans la ville.

L’ennemi abandonne la partie en laissant sur le terrain plus de 100 cadavres et plusieurs dizaines d’armes dont un mortier de 120 et un canon de 75SR.

Du côté marsouins l’adjudant ALLOUCHE et le caporal LENEPVEU ne se relèveront plus, ils sont tombés pendant le combat.

Gilles SURIREY

 

Obligatoire avant la mission !