Sur invitation de monsieur François SUDRY, préfet de la Région Bourgogne-Franche Comté, les présidents d’associations patriotiques se sont réunis pour rendre hommage aux morts pour la France en Corée et en Indochine.
Le message rédigé par l’Union fédérale que vous n’avez pas pu entendre sera porteur du ressenti de l’ensemble de nos adhérents.
Cao Bang, Lang Son, Lao Kay… autant de portes verrouillées par nos soins pour empêcher la pénétration des combattants Viet-Minh rassemblés en Chine. Elles sont enfoncées au cours de l’année 1950.
Ceci est le prélude de toute une série de grands revers que subiront nos troupes. Mal commandées, victimes de laisser-aller, voire de l’incurie de certains de leurs responsables, elles ont le moral au plus bas.
Devant cette situation, le gouvernement nomme le 6 décembre 1950 le général de LATTRE de TASSIGNY haut-commissaire et commandant en chef en Indochine. Il disposera des pleins pouvoirs.
Le 17 décembre il est sur place et sa prise de contact avec les autorités civiles et militaires est d’une extrême froideur. Il fait comprendre à tous qu’il est d’abord venu pour remettre de l’ordre.
Avec la rigueur et le sens du combat qui le caractérisent, il fera en sorte que 1951 soit entièrement une année marquée de son empreinte. 70 ans après, rappelons-nous que par son action il a su réorganiser le fonctionnement de notre Corps Expéditionnaire, lui redonner confiance et le mener bien des fois à la victoire dans de terribles engagements : Vinh-Yen, Dong-Trieu, Hoa-Binh sont de ceux-là.
Mission remplie en guère plus d’une année ; miné par la maladie, il regagnera la métropole et y décèdera le 12 janvier 1952.
Sa disparition a été pour les combattants laissés sur place la prémonition d’un avenir plus qu’incertain pour ce qui serait dans quelques temps la fin de l’Indochine.
Alors que notre Pays doit faire face à de nombreux et très sérieux problèmes, alors que d’aucuns voudraient prêter à notre Armée des intentions contraires à sa mission, peut-être convient-il de rappeler certaines paroles de Georges BIDAULT, vice-président du Conseil et ministre de la Défense nationale de l’époque lors du décès du général :
« Un héros est mort ; le Général de LATTRE de TASSIGNY aura tout donné à la Patrie : ses victoires, son fils et sa vie. Il laisse au Pays sa Gloire, à l’Armée son exemple… »
Fernand Pierre KERN.