Frédéric FORTHUNY – 3ème partie – Front de Salonique – Engagements aériens

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10 mai 1917 : arrivée au front. Affectation à l’escadrille 391.

23 mai 1917 : toujours pas d’appareil !

29 mai 1917 : Frédéric prend place dans une escadrille de Farman « qui a pour objet de donner de la précision au tir de l’artillerie lourde. Les Nieuport doivent protéger les avions qui exécutent ce travail. »

02 juin 1917 : Il écrit à ses parents :

…Hier, pour ma troisième « protection », j’ai reçu de nombreux coups de canon à 2400m.

03 juin 1917

…Voler dans ce pays au milieu des montagnes est un spectacle magnifique. Aujourd’hui, j’ai filé du côté de Kanali, passé sur Monastir, dominé le lac de Prespa et les cimes de 2400 m qui l’entourent. C’est beau, mais il ne faudrait pas que le moteur s’arrêtât…

 04 juin 1917 

…Soyez sans inquiétude sur mon sort. Le danger ? Il n’y en a pas beaucoup. Le plus grand est celui de tomber…

8 juin 1917

…Ce matin, je suis allé sur les lignes faire un barrage à 4600 mètres. De toute ma vie je ne pourrai oublier l’aspect grandiose de ces montagnes couvertes de neige : c’était sublime… Mais pour jouir de ce décor, il faut accepter d’avoir très froid et surtout ne jamais oublier qu’au milieu de ce solennel panorama, d’autres oiseaux mécaniques, dont les plumes portent une croix de fer, cherchent, dans le champ du ciel, nos cocardes tricolores…

18 juin 1917

…J’assure, ce matin, une protection à 3200 mètres au-dessus de Monastir. Un biplace Albatros a accepté un combat avec moi. Deux fois de suite en une demi-heure nos armes ont crépité, mais sans résultat. Tous les désavantages étaient de mon côté. L’ennemi avait la hauteur, la vitesse, et il se tenait toujours dans le soleil…

19 juin 1917

…Mon ami MARTURÉ, à la suite d’une panne de moteur, est prisonnier des Bulgares. Le commandant de SERRE, m’ayant fait appeler, m’a remis une lettre que le pauvre garçon a eu la pensée de m’adresser, du haut du ciel, par les soins d’un avion ennemi : « Mon cher Fred, Je suis prisonnier, bien qu’ayant fait mon devoir. J’ai été reçu de façon merveilleuse, aussi bien par les aviateurs bulgares que par les aviateurs allemands…Sois assez aimable pour venir jeter sur Kanatlarci mes vêtements. Joins-y un peu d’argent. Tu dois monter à 5000 mètres au moins : c’est la seule façon dont on peut répondre de ta sécurité. »

J’ai fait cet amical voyage sans incident…

 

10 juillet 1917 : troisième combat aérien. Mitrailleuse enrayée. Moteur en panne. Atterrissage dans les champs. Queue du Nieuport brisée.

10 août 1917 : nomination au grade de sergent. Bombardement de Resna, de Prilep et de Capari.

03 septembre 1917 : affectation à l’escadrille 506.

11 septembre 1917 : Frédéric attaque, avec son Spad, un biplace allemand.

16 septembre 1917 : vol de reconnaissance de Monastir au lac de Pespa. Mitraillage d’un convoi de 37 voitures. Mitrailleuse enrayée.

24 septembre 1917 : sur Nieuport armé de 16 bombes, bombardement de Resna. Mitrailleuse enrayée. Au retour, avion pris pour cible par des fantassins qui ne connaissent pas les corrections de tir. Il apprend la mort de 15 de ses camarades de Buc….

17 octobre 1917 : bombardement de Prilep. Un Nieuport de la 506 perdu.

12 novembre 1917 : combat aérien vers Vodena. Mitrailleuse enrayée.

18 novembre 1917 – Une patrouille qui tourne mal.

…J’étais parti faire une patrouille…Mission simple : interrompre un réglage d’artillerie fait par un avion ennemi dans les environs de Monastir. Le gêneur est introuvable. De retour dans nos lignes, je me disposais à donner de la précision aux ressorts de ma mitrailleuse lorsqu’une pièce de mon arme se détache et brise une pale de mon hélice. Mon moteur est aussitôt déséquilibré. Il vibre si fort qu’il y a rupture de tous les points d’attache. Un cylindre crève mon réservoir d’huile…Mon carburateur pénètre dans mon réservoir d’essence…Le liquide coule dans ma carlingue…Les longerons supérieurs se brisent…Les commandes sont bloquées… J’attends, à toute seconde, la rupture complète de mon avion… J’ai donc attendu, avec encore de l’espoir, mon retour à terre.

Il eut lieu au creux d’un vallon, près d’une rivière… Mon étoile brillait toujours.

Mon lieutenant m’a certifié que revenir vivant d’une semblable panne est un miracle. Tout résultait de la rupture d’une petite goupille, guère plus grande qu’un ongle, et  tenant la pièce de ma mitrailleuse…

Comme vous le voyez, il n’y a pas besoin de combats pour rencontrer la mort !

30 janvier 1918 : suite à un combat, l’avion tombe en panne. Atterrissage forcé.  Avion en pylône… Frédéric en sort sain et sauf.

forthuny-1918                                          Frédéric FORTHUNY – Janvier 1918

 

20 février 1918 : panne de carburateur. Atterrissage forcé sans gravité.

 

gorgop-1918                                                      Gorgop – Janvier 1918

 

25 mars 1918 : nommé sous-lieutenant

 

13 avril 1918 : 7 combats en trois jours !

Le sous-lieutenant FORTHUNY, l’adjudant PERRIER, le caporal AUMAÎTRE revendiquent une victoire sur un chasseur lors d’un combat contre trois monoplaces. Mais l’artillerie française affirme avoir vu l’avion tomber en vrille jusqu’à 10 mètres du sol, puis redresser et rentrer dans ses lignes !

 

16 juin 1918 : combat en compagnie de l’adjudant SAUNÉ, « as des as » français. Frédéric tente un atterrissage forcé. Son avion est détruit par un obus allemand. Il s’en tire encore !

 

20 juin 1918 : combat en compagnie de l’adjudant SAUNÉ contre trois chasseurs allemands. Mais ils se font surprendre par l’Albatros de l’ « as des as » Guerhard FIESELER… qui attaque l’avion de SAUNÉ et, après un combat tournoyant, l’abat au ras du sol. Frédéric revient in extremis à la base, moteur fumant…

 

18 juillet 1918 : suite à une reconnaissance photographique sur Struga, il rentre avec 4 éclats d’obus et une hélice brisée… Photos réussies !

 

30 juillet 1918 : il reçoit les 12 insignes qu’il a dessinés et que M.DUBRET a réalisés et offerts. Il les distribue à ses camarades de l’escadrille.  L’insigne représentait une queue de billard traversant un avion.

« …À la 506, les queues de nos Nieuport ont, comme marque, deux triangles rouges. »

spad-vii                                     Spad VII aux couleurs de l’escadrille 506

 

05 août 1918 : la patrouille de Nieuport composée du sous-lieutenant FORTHUNY, de l’adjudant PERREAU et du sergent LEHMAN remporte une nouvelle victoire entre Prilep et Monastir.

 

13 août 1918 : bombardement avec des grenades lancées puis mitraillage.

 

12 septembre 1918 : problèmes de carburation à cause du froid. Intercepté par un avion ennemi. Échange rapide de rafales de mitrailleuses. Atterrissage forcé dans Monastir. Une vache et un taureau tués…Avion détruit. Frédéric s’en tire avec une plaie contuse au front…

 

18 septembre 1918 : Beaucoup de combats aériens et de victimes sur Prilep.

 

1er octobre 1918 : Les avions sortent trois fois par jour pour attaquer les convois en fuite.

Défaite des Bulgares. Frédéric reçoit la Légion d’Honneur.

Avec trois pilotes de la 506, il part pour Sofia.

 

15 décembre 1918 : Frédéric a une permission de deux mois.

 

Fin décembre, le général FRANCHET d’ ESPEREY demande la dissolution de la 506. Le personnel d’active est réparti dans les autres unités.

« En trois années de campagne aérienne sans repos, cette escadrille du bout du monde se sera battue dans des conditions extrêmes sur un immense territoire. »


Fin de la 3ème partie

À suivre :

4ème partie : 1919 – Un destin cruel